Tirana, 14 novembre 2022. Plus de vingt pays ainsi que l’Union européenne ont adopté vendredi 21 mesures visant à assurer la conservation et l’utilisation durable des ressources biologiques marines en Méditerranée et en mer Noire.

Après une semaine de discussions intenses, les membres de la Commission générale des pêches pour la Méditerranée (CGPM) de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ont adopté une série de recommandations contraignantes et de résolutions portant sur un certain nombre de priorités régionales. Le canal de Sicile, situé entre la Tunisie, l’Italie et Malte, a occupé une place importante dans plusieurs décisions de la Commission, notamment en ce qui concerne les plans de gestion des espèces prioritaires et les programmes conjoints d’inspection de conformité.

Une action concertée pour assurer un avenir durable à la pêche

Depuis des millénaires, la pêche et l’aquaculture sont des moteurs sociaux et économiques essentiels dans la région. Ces dix dernières années, des améliorations ont été enfin observées quant à l’état des stocks qui subissent des pressions anthropiques toujours plus fortes. Avec 75 pour cent des stocks de poissons touchés par la surpêche (SOMFI 2020), la gestion durable des ressources représente une priorité pour les pays afin d’assurer la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance de centaines de milliers de personnes.

Le merlu européen et plusieurs espèces de crevettes commerciales sont au centre d’une série de recommandations adoptées prévoyant la mise en œuvre de régimes d’effort, de limites de capture et de mesures spatiales dans le canal de Sicile. Ces mesures transitoires s’accompagneront d’avancées de la recherche scientifique pour identifier des stratégies de gestion à long terme permettant de freiner la surexploitation de ces stocks

Améliorer la culture de la conformité

Étant donné que l’efficacité des recommandations adoptées dépend de leur transposition systématique dans la législation nationale des pays, la CGPM s’efforce également d’instaurer une culture du respect des règles et de confiance mutuelle afin de lutter contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INDNR).

Pour la toute première fois, les pays ont fixé des règles générales régissant les transbordements en mer Méditerranée et en mer Noire, qui se traduisent par une interdiction totale, sauf cas de force majeure.

En outre, après l’achèvement réussi d’une phase pilote, les mesures de gestion visant à réduire la pêche INDNR ont été renforcées par la mise en œuvre de dispositifs d’inspection permanents à long terme, applicables jusqu’en 2030.

Ces dispositifs encouragent les efforts conjoints entre pays afin d’organiser des inspections, de fournir des moyens et des ressources humaines et d’harmoniser les pratiques et les procédures. Une recommandation a été adoptée pour aborder spécifiquement le contrôle et la surveillance des eaux du canal de Sicile qui ne relèvent pas de la juridiction nationale.

Autonomisation des femmes dans l’aquaculture

Les femmes jouent un rôle immense dans le secteur de l’aquaculture. Leur rôle est également essentiel pour le développement économique, la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance de nos côtes. Afin de parvenir à l’égalité et à l’équité entre les sexes dans le secteur de la Méditerranée et de la mer Noire, la CGPM a adopté aujourd’hui/hier une résolution sur l’autonomisation des femmes dans l’aquaculture.

L’importance de cette résolution proposée par l’Égypte réside dans le fait que les pays de la région vont pour la première fois promouvoir et soutenir l’autonomisation des femmes travaillant dans le secteur de l’aquaculture à travers des stratégies et des politiques nationales et sectorielles. De cette manière, les pays de la Méditerranée et de la mer Noire peuvent garantir une aquaculture équitable et inclusive, en offrant des opportunités et en soutenant activement l’autonomisation des femmes.

Transformer les espèces invasives en opportunité pour conserver les écosystèmes marins et préserver les moyens de subsistance

Plus de 1 000 espèces non indigènes ont été recensées en Méditerranée et en mer Noire. Plus de la moitié de ces poisons, méduses et autres espèces marines y ont établi des populations permanentes et se propagent, ce qui suscite des inquiétudes quant à la menace qu’ils représentent pour les écosystèmes marins et les communautés de pêcheurs locales.

Aujourd’hui, la Commission a décidé de lancer une étude pilote en Méditerranée orientale, considérée comme une zone névralgique pour les espèces non indigènes, en vue d’élaborer un modèle qui pourrait ensuite être exporté dans le reste de la région. Un observatoire à l’échelle de la Méditerranée sera également créé en Turquie en vue de faciliter  les discussions au niveau régional sur les meilleures pratiques en matière de gestion des espèces non indigènes.

15 June 2017, off the coast of Brindisi, in the Southern Adriatic Sea, Italy – Fishermen clean the nets aboard the Tintora BR 3881 fishing boat off the coast of Brindisi, in the Southern Adriatic Sea,

Une institution dotée des moyens nécessaires pour permettre aux pays de prendre des décisions éclairées en matière de pêche

Cette semaine a été marquée par la célébration du 70ème anniversaire de la CGPM. Cet événement, inauguré par le Ministre albanais de l’agriculture et du développement rural, S.E. Frida Krifca, et le Directeur de la Division des pêches et de l’aquaculture de la FAO, Dr Manuel Barange, s’exprimant au nom du Directeur général de la FAO, a été l’occasion de rappeler l’évolution de la CGPM jusqu’à sa dimension actuelle d’organisation régionale de gestion des pêches moderne, efficace et performante.

«L’histoire de la CGPM est riche en réalisations. Ce qui est resté constant c’est le soutien apporté par la FAO à la CGPM, qui lui a finalement permis de se transformer en une Commission adaptée aux besoins de ses membres», a déclaré M. Barange.

«C’est le travail de nous tous et de nos prédécesseurs qui nous a permis d’arriver au point où nous sommes aujourd’hui», a ajouté Roland Kristo, président de la CGPM et Vice-Ministre albanais de l’agriculture et du développement rural. «Il nous appartient à présent de guider la CGPM vers l’avenir, mieux équipée que jamais, mais aussi confrontée à certains des plus grands défis de notre histoire».

Les pays confient la direction de la CGPM à un scientifique de stature internationale

Après un processus de sélection mené par la direction de la FAO et les membres de la CGPM, le Directeur général de la FAO a proposé le Dr Miguel Bernal en tant que nouveau Secrétaire exécutif de la CGPM. La nomination de ce ressortissant espagnol a été approuvée à l’unanimité par les membres de la CGPM cette semaine. Il sera responsable de la mise en œuvre des politiques et des activités de la CGPM, en gérant son Secrétariat au nom des membres.

 

Résultat biennal sur la situation des pêches à venir en décembre

Tous les regards de la communauté des pêcheurs sont désormais tournés vers le 7 décembre, date à laquelle sera publiée la situation actualisée des pêches de la région, qui permettra de confirmer si la région s’est engagée sur la bonne voie afin de remédier à la situation critique de ses pêches face aux nombreuses pressions exercées sur l’écosystème, du changement climatique à la pollution plastique.

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