
Il y a deux ans, la ville d’Abidjan connaissait des inondations sans précédant qui avaient occasionnées plusieurs dégâts matériels et pertes en vies humaines. La plupart d’entre nous avions accusé l’Etat de n’avoir pas pris les dispositions nécessaires pour nous protéger et protéger nos biens face à la montée des eaux. Cette année encore nous revivons la même crise et dans la même période. Comme le dit l’adage, jamais deux sans trois, alors je me demande si nous ne sommes pas pris au piège dans cette ville où nous avons tout modifié pour construire.
Personnellement, qu’ai-je fait à mon niveau avant de m’installer sur un site d’Abidjan ? me suis-je référé à la topographie de ce site afin de savoir si mon terrain, ma maison, mon commerce… se trouve dans une zone exposée aux inondations ou aux mouvements de terrain ? Malheureusement je n’ai aucune expertise dans la géographie d’un site pour mener une telle analyse, j’ai donc fait entièrement confiance au promoteur immobilier qui m’a fait une proposition que j’ai trouvé très intéressante. D’ailleurs, je n’étais pas la seule à avoir fait l’acquisition d’un bien immobilier sur un site qui en dehors des saisons pluvieuses parait sûr.
Tout compte fait, l’acquisition s’étant faite légalement avec tous les documents administratifs afférents, je me demande donc si l’Etat de Côte d’Ivoire à travers ses ministères techniques avait connaissance de la dangerosité de ce site. C’est certain que oui ; et cela me laisse sans voix, juste le temps de me poser plusieurs questions auxquelles je voudrais avoir des réponses.
– Comment l’acquisition de terrains en Côte d’Ivoire se fait elle ?
– Quelle est la procédure d’obtention du permis de construire en Côte d’Ivoire ?
– L’expertise des professionnels du domaine de l’aménagement et de la construction est-elle prise en compte avant toute installation ?
– Les résultats des recherches de nos universités dans ce domaine sont-ils pris en compte ?
– Fait-on un suivi des constructions après toute délivrance de permis ?
– La corruption n’est elle pas le facteur déclencheur de tous ces maux ?
L’Etat de Côte d’Ivoire étant le seul mandaté à octroyer des terrains et même des permis de construire, doit penser à un dédommagement des personnes affectées par ces phénomènes naturels.
Vu la persistance des évènements, n’est-il pas objectif de stopper toutes les promotions immobilières en cours dans les zones dangereuses ?
Certes se serait des pertes importantes pour le promoteur, l’acquéreur et même l’Etat de Côte d’Ivoire, mais en l’état actuel, ces pertes sont moins importantes que la disparition subite de nombreux autres biens (véhicules, meubles, documents importants, électroménagers…) et vies humaines une fois le projet achevé et habité.
Avec l’extension d’Abidjan vers les communes comme Bingerville, Anyama et Songon plusieurs sites sont malheureusement aménagés dans des zones à risques.
En vu de palier à ces différents problèmes, il est nécessaire :
– Que l’acquisition de terrain se fasse en plus de l’expertise des ministères techniques existants, de l’avis d’experts géographes et géologues, qui ont de nombreuses connaissances dans ce domaine.
– Que les résultats de la recherche scientifiques en milieux universitaire dans le domaine de l’ aménagement et de la gestion des risques naturels soient pris en compte.
– De sensibiliser les populations au civisme et à l’éducation environnementale
– De faire un suivi des aménagement faits sur ces sites et des constructions
– De désengorger la ville d’Abidjan
NB : Il faut que la ville d’Abidjan nous serve de leçon pour ne pas reproduire ces mêmes erreurs dans les villes de l’intérieur.
ANNE EVELYNE AMENAN KOUASSI
Doctorante en géographie, gestion des risques naturels à l’Université Felix Houphouet Boigny
Vice-présidente du REVILA.
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